L'Institut écocitoyen est une association dont les missions principales sont l'acquisition de connaissances scientifiques autour des questions sanitaires et environnementales, la transmission de ces savoirs et l’organisation d’actions de surveillance et de protection de l’environnement. Pour la première fois, citoyens, élus, industriels et scientifiques collaborent à un projet commun à l'échelle d'un territoire.
INDEX est une étude de type « exposé/non exposé » qui visait à déterminer les niveaux d’imprégnation en polluants des habitants de la ville de Fos, et de les comparer à une zone témoin (Saint-Martin-de-Crau/Mouriès). Les zones ont été définies à partir de leur proximité aux sites industriels inscrits au sein du registre des émissions polluantes (IREP).
Des prélèvements ont été réalisés chez les deux populations étudiées, initialement sélectionnées par sondage aléatoire et selon des critères d’inclusion/exclusion stricts. L’ensemble des participants ont répondu à des questionnaires portant sur les caractéristiques démographiques, socio-économiques, d’habitudes de vie, de loisir et d’habitat. Enfin, des concentrations en polluants (ajustées statistiquement) ont été calculées en prenant en compte l’ensemble de ces facteurs d’exposition.
Durant toute la période de prélèvements humaine, des mesures atmosphériques par les lichens et particules ultrafines ont été effectuées. Elles confirment que la zone témoin est moins exposée que la ZIP et viennent corroborer certains résultats obtenus.
La zone d’habitation apparaît pour certains polluants comme un facteur d'exposition direct expliquant une différence d'imprégnation entre la population de la ZIP et la population témoin. C'est notamment le cas pour le plomb. Les seuils relevés dans l'étude INDEX sont inférieurs aux moyennes nationales disponibles.
La campagne de mesures atmosphériques n'a pas mis en évidence de différence dans les PM2.5, mais montre des concentrations plus élevées dans les lichens à Fos-sur-Mer.
Ces résultats indiquent que le plomb, principalement émis par des sources industrielles de la ZIP de Fos, pourrait être présent dans l'air sous forme de particules ultrafines, ce qui favoriserait son assimilation dans l’organisme par inhalation. L’ensemble de ces résultats permet de préciser le rôle de la zone industrialo-portuaire sur la contamination en plomb de la population via l’inhalation, dans des concentrations toutefois largement inférieures au seuil recommandé par les autorités de santé (100 μg/L).
Les participants consommant des légumes produits dans un potager situé en zone exposée présentent des taux de cadmium plus importants que ceux issus de la zone témoin. Le cadmium est un élément particulièrement bioaccessible, que ce soit dans les sols ou les végétaux. Une étude, conduite par l'Institut, sur les polluants au sein de légumes cultivés à Fos-sur-Mer (notamment des salades) a déjà montré une présence importante de cadmium dans les feuilles, mettant en évidence l’impact de la pollution atmosphérique liée à l’activité industrielle. En zone témoin, en revanche, l'autoconsommation de légumes diminue les concentrations.
Le fait de jardiner dans la zone exposée entraîne des concentrations supérieures en PCB-DL (Dioxin like, soit ayant le même comportement que les dioxines) par rapport à la même pratique en zone témoin. Toutefois, aucun participant à l’étude ne dépassait les valeurs d’imprégnation critique préconisées par l’ANSES pour la somme des dioxines/furanes et PCB-DL. Les PCB-DL font partie de la famille des PCB qui regroupe 209 congénères.
Du fait de leur toxicité, les PCB ont été interdits en France pour leur production et utilisation en 1987, mais ils ont très largement été utilisés depuis 1930, notamment dans les matériels électriques, les matériaux plastiques… Le jardinage est un facteur d’exposition via l’ingestion de particules de sol et des polluants associés, ce que confirme une étude de l’Institut sur les PCB dans les sols de jardins de particuliers à Fos-sur-Mer ou Port-Saint-Louis-du-Rhône
Pour l'ensemble des participants, la consommation de produits de la mer locaux (poissons et fruits de mer) contribue à augmenter les teneurs en PCB. Ce lien entre l’imprégnation aux PCB et la consommation de produits de la mer a été identifié dans de nombreuses études au niveau national et international. Les résultats d’INDEX sont en cohérence avec ceux de l’étude conduite par l’IECP sur les congres dans le Golfe de Fos. Pour les produits de la mer qui en sont issus, une des pistes de contamination du milieu pourrait être celle du Rhône, qui présente des taux importants de PCB dans ses eaux.
Par ailleurs, il est important de noter que la consommation de poissons locaux a un effet protecteur sur le taux de cobalt et que celle des fruits de mer locaux entraîne une diminution des taux de cadmium.
L’ensemble des études sur la pollution atmosphérique conduites viennent conforter les résultats d‘INDEX, qu’il s’agisse des lichens ou des particules ultrafines. Il en va de même pour le transfert sols-plantes et l’imprégnation du milieu marin par les congres. Un guide toxicologique permet d’en savoir plus sur la toxicité des polluants recherchés.
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