L'Institut écocitoyen est une association dont les missions principales sont l'acquisition de connaissances scientifiques autour des questions sanitaires et environnementales, la transmission de ces savoirs et l’organisation d’actions de surveillance et de protection de l’environnement. Pour la première fois, citoyens, élus, industriels et scientifiques collaborent à un projet commun à l'échelle d'un territoire.
Les particules constituent une problématique majeure pour la qualité de l'air à Fos-sur-Mer, et pèsent donc sur la santé de ses habitants. Or une diminution des quantités de particules dans l'atmosphère nécessite de connaître les sources et les processus qui conduisent à ces niveaux de concentration.
L’objectif de l’étude Sources est d’établir les signatures chimiques des principales sources de polluants touchant les communes de Fos et de Port-Saint-Louis du Rhône. D'importants travaux scientifiques sont menés depuis plusieurs années afin d'obtenir ce type de signature pour les sources liées aux transports routiers et à la combustion de biomasse, ce qui a permis de mesurer leur contribution aux niveaux de particules observés. En revanche peu d'études ont été conduites sur les sources industrielles et leur contribution reste difficile à évaluer.
Les travaux menés ici ont tenté d’établir les signatures chimiques des sources industrielles de la ZIP de Fos. Leurs contributions aux particules ont alors pu être déterminées dans des prélèvements réalisés en zone d'habitation. Cette connaissance permet de désigner les principales sources impactant la qualité de l'air et de mieux cibler les éventuelles réponses qui pourraient être apportées pour diminuer les niveaux de concentration en particules autour des zones industrialo-portuaires (ZIP).
Afin d'obtenir des profils qui tiennent compte de l'évolution des particules lors des premiers instants de leurs émissions et se rapprocher de ce qui peut être mesurer à quelques km des industries, les prélèvements doivent être réalisés à plusieurs centaines de mètres des sites industriels étudiés. Une connaissance de la provenance du vent est également indispensable car elle permettra de définir l'origine des particules collectées et donc d'identifier la source.
L’étude Sources a été réalisée en partenariat avec le Laboratoire de Chimie Environnementale d’Aix-Marseille Université et ATMOSUD, association agréée pour la surveillance réglementaire de la qualité de l’air.
Dès 2012, L’étude CAMESCOP montrait des épisodes de pollutions atmosphériques très différents selon les conditions météo, notamment en fonction de la direction du vent. Cette problématique spécifique a également été confirmée par l’étude SULTTAN.
Pour l’aciérie et le complexe constitué par la cokerie, les hauts-fourneaux et l’agglomération, on note une prépondérance des particules ultrafines et du SO2.
Globalement, la composition chimique y est dominée par sulfates. Les Métaux caractéristiques de ces sources sont le fer, l’aluminium, le zinc, le manganèse et le titane. Les particules sont enfin enrichies en hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et HAP soufrés.
Pour le terminal minéralier et les laitiers, les particules sont plus grosses. Celles issues de la zone de déchets (laitiers) sont en outre très enrichies en calcium, alors que les particules du terminal minéralier le sont plutôt en carbone (organique et inorganique). En dehors du calcium, les résultats montrent un enrichissement notable en fer, Aluminium, manganèse et titane. L’enrichissement en particules est beaucoup plus élevé que pour les sources précédentes car la remise en suspension génère des particules plus grosses et donc plus lourdes. Cela dit, leur poids fait qu’elles vont probablement moins loin que des particules plus légères.
Ici encore, on note une surreprésentation des particules ultrafines. Les résultats témoignent d’un fort enrichissement des particules en sulfate et donc de leur caractère acide. Des enrichissements en alcanes légers et hopanes, traceurs des combustibles fossiles ont également été démontrés mais à des concentrations faibles entraînant une diffusion très faibles. Enfin, en termes d’élements traces, les particules sont également enrichies en fer, vanadium, nickel, et Zinc. Le vanadium et le nickel étant des traceurs connus des produits pétroliers.
Des émissions de particules ultrafines largement majoritaires ont été bien observées au SMPS. De fait cette taille d’aérosol a conduit à de très faibles masses recueillies rendant ainsi quasi-impossible en l’état des connaissances la détermination d’une signature spécifique à ce type de source.
Des problématiques techniques et de nombreux dysfonctionnements matériels, ont rendu peu probants les quelques données collectées.
Les résultats montrent :